Hier matin, alors que je quittais mon hôte après de merveilleux moments et un très copieux petit-déjeûner avec entre autres de suculants bliny, j’ai repris ma route en direction du prochain village, Ostapivka.
À ma grande surprise, un petit comité d’accueil attendait mon arrivée à l’arrêt du bus du village. Et ce fût un incroyable ravitaillement qui m’attendait ! Soupe, Chaï, Salo et terrine. Mais quelques bouchées ont suffi à combler le peu de place qui restait dans mon ventre. Alors je repris la route en direction de la prochaine ville où peut-être un lieu m’attendait pour y passer la nuit. Donc je me suis rendu à Petrivka Romens’ka. Mais après quelques rencontres fortement sympathiques, aucun lieu ne s’est offert à moi. Alors que le soleil avait décidé d’aller se coucher, je devais prendre la décision de m’arrêter planter ma tente ou de continuer mon chemin jusqu’à la prochaine grande ville à quelques 20 kilomètres de là. J’ai pris la décision de continuer mon chemin suivant cette intuition que quelque chose m’attendait plus loin.
J’entends par cela un hôtel peu coûteux repérer sur internet ! Donc je me suis remis à marcher, ma lampe frontale allumée, le long de la route menant à Gadiatch. Après une dizaine de kilomètres, je commençais de plus en plus à chercher un endroit où me reposer. Mais, de nuit, beaucoup plus compliqué de trouver une zone de repos pour y poser sa tente et j’avais toujours cette intuition qu’il fallait que je continue malgré l’obscurité bien présente. Parmi les phares de voitures et camions qui m’entouraient, un véhicule décida de s’arrêter pour m’interpeller. Ce fût mon premier contact avec Nicolaï, une personne qui a l’habitude de se rendre en Suisse dans le cadre de son travail. À croire que notre rencontre devait avoir lieu !
Il me proposa intensivement de monter dans son véhicule pour me déposer en ville. Offre bien sûr que j’ai refusé, car c’est un principe que je tiens à respecter. Mais Nicolaï était bien décidé à m’apporter son aide de quelque manière que ce soit et surtout le cœur sur la main ! Je lui proposai donc de m’aider à contacter l’hôtel que j’avais repéré. Et on se donna rendez-vous dans une station à l’entrée de la ville. Donc plus de choix, il fallait me rendre à Gadiatch. Quelques 8 kilomètres me séparaient encore du lieu de rendez-vous que je fis à un rythme que je fus surpris de pouvoir tenir. Sûrement, les calories absorbées durant la journée ont fortement aidées mais surtout l’envie de ne pas faire attendre mon bienfaiteur trop longtemps ! Et alors que je m’empressais de le rejoindre, ce fût lui qui est revenu à ma rencontre pour m’apporter le deuxième ravitaillement de la journée ! Un panini bien chaud accompagné d’une boisson et d’une patisserie. Panini que j’ai englouti sans m’arrêter de marcher voulant le libérer au plus vite de la mission qu’il avait décidé de remplir. Finalement je l’ai rejoint audit lieu et je ne pu refuser à ce moment d’accomplir le dernier kilomètre dans son véhicule pour rejoindre le logement qu’il m’avait trouvé. Mais bien sûr, j’allais retourner, le lendemain, à la station service pour reprendre ma marche depuis où je l’avais arrêté.
Au petit matin, je reçus un message de Nicolaï me prévenant qu’il viendrait me chercher pour m’apporter à la station. Je fus énormément surpris de sa proposition et du temps qu’il avait décidé de me consacrer et accepta avec grand plaisir sa proposition. Cela allait me donner à nouveau l’occasion de le remercier pour toute son aide.
Alors qu’on était en route, il me demanda si ça ne me dérangeait pas de répondre à des questions d’un journal local (bazarmedia.info). L’idée m’a tout de suite séduite et à peine le temps d’accepter son offre que nous voilà devant l’équipe du journal. Une traductrice, le rédacteur et la belle journaliste ! Un moment de pur bonheur sous l’oeil attentif de Nicolaï qui m’indiquait même quand essuyer le bout de mon nez que le vent faisait goutter. Après avoir reçu quelques cadeaux dont un énorme (et délicieux) bout de fromage de chèvre bio de la part du rédacteur du journal qui tient également une ferme, ce fût hélas, car pour être honnête je n’aurai pas été contre le fait de passé plus de temps avec la belle journaliste, les moments des au revoir et de la reprise de ma marche le cœur rempli de bonheur et de magnifiques moments à ajouter à cette merveilleuse bibliothèque de souvenirs qui ne cesse de croître. Tout cela fût possible en suivant simplement cette intuition que je devais poursuivre cette journée de marche qui s’acheva après 44 kilomètres sans un seul moment de douleur.
C’est de nouveau au chaud que je me suis réveillé ce matin dans le village de Vepryk, chez mes hôtes rencontrés lors de mon arrivée hier en fin de journée. Après m’être arrêté acheter une bouteille d’eau lors de mon arrivée au village, j’observerai autour de moi à la recherche d’un lieu où je pourrais me renseigner concernant un endroit où passer la nuit. C’est là que j’aperçus un grand bâtiment avec deux drapeaux ukrainiens bordant l’édifice. Après une petite hésitation, j’ai vu deux enfants jouer devant et décidé de m’approcher dudit bâtiment afin d’essayer de déchiffrer la plaque de trouvant aux abords de l’entrée mais sans succès même avec l’aide de mon traducteur.
Alors que j’étais sur le point de reprendre mon chemin, j’ai suivi mon intuition et je me suis rendu au petit kiosque juste en face. J’y trouvai un accueil très chaleureux de la part de la personne y travaillant qui m’offrît spontanément un délicieux encas et un bon thé qui réchauffa mon corps qui perdait en chaleur en raison de cette pause prolongée. Après avoir posé ma question, directement elle commença à appeler des gens pour me trouver un toit pour la nuit.
Et c’est alors qu’une personne arriva pour acheter une boisson aux mêmes enfants aperçus devant le grand bâtiment. Après deux mots échangés, la personne décida de me venir en aide et m’indiqua de charger mes affaires dans sa voiture. Alors s’en est suivi de longues tentatives d’explication pour faire comprendre que je n’utilisais aucun autre moyen de locomotion que mes petits pieds. Après m’avoir demandé quelle langue je parlais, je lui dît que l’italien faisait partie de mes connaissances. Quelques secondes plus tard, me voilà au téléphone avec l’une de ses filles qui parle italien ! Surpris, il m’a fallu quelques instants pour retrouver mon vocabulaire et enfin j’ai pu comprendre l’aide qu’il me proposait : me conduire jusqu’à Gadiatch où je trouverai un hôtel pour la nuit.
Bien sûr je déclinai l’offre car c’était de là-bas que ma marche avait reprise le matin même. S’en ai suivi une autre conversation avec Tatiana, une autre de ses filles (ou peut-être la même que lors du premier appel ?) qui m’annonça que ses parents, qui habitent le village, allaient m’offrir l’hospitalité. Émerveillé par cette nouvelle, je chargeai mon chariot dans la voiture pour me rendre à leur domicile. Le coffre ne fermant pas vu la taille de mon bagage, ce fût deux kilomètres où je ne pouvais quitter l’arrière de la voiture des yeux par crainte de voir sauter mes affaires sur la route de terre parsemée de nids de poule. Une fois sur place, quels merveilleux moments passés ensemble. Nous avons même eux le droit à la visite de dames venant chanter des chansons de Noël. Quel moment magique !
Ce matin après m’être vu offrir un petit-déjeuner aussi bon que le souper de la veille, me revoilà dans la voiture accompagné d’offrandes pour la route en direction du lieu de la veille.
Ce n’est qu’aujourd’hui que j’ai réalisé que j’avais dû trop visualisé de revoir la belle journaliste ! Raison pour laquelle on me proposa de retourner à Gadiatch ! Que de belles coïncidences non ?
Le monde est beau ! Merci Univers de me venir en aide et de répondre à mes demandes. Et merci infiniment aux personnes que je rencontre de prendre aussi bien soin de moi sur mon chemin. J’espère de tout cœur que nos rencontres vous apportent autant de bonheur et de joie que de mon côté. Mille mercis à vous tous ♥️
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